Aujourd’hui je veux vous parler de mon parcours d’immigration aux Etats-Unis.
J’ai toujours voulu partir aux Etats-Unis pour y vivre. Une fois arrivée au lycée, je m'étais déjà énormément renseignée pour passer une année scolaire dans le pays, toutefois mes démarches n’ont jamais abouties. Quand j’ai commencé mes études d’anglais à l’université d’Angers (après une année de psycho validée à Tours) je savais que mes chances de partir dans une université américaine était plus grande. On m’a toutefois conseillé d’attendre de faire les démarches pendant ma deuxième année de licence. J’ai donc patiemment attendu. Lors de ma deuxième année, j’ai directement participé à la réunion d’étude d’échange international et fait les démarches nécessaires pour partir un semestre aux Etats-Unis. Je n’ai pas choisi ou je suis partie, c’est ma fac qu’il l’a fait pour moi. Il y avait 6 universités possibles au total : deux dans le Missouri, une en Caroline du Nord, je ne me souviens pas des autres.
Je suis arrivé pour la première fois sur le sol Américain grâce à un visa J1 en tant qu’étudiante d’échange pour un semestre, le 18 août 2015. Oui je m’en souviens comme si c’était hier. En même temps, la concrétisation d’un rêve (ou devrais-je dire, d’un objectif de vie), ça ne s’oublie pas! J’ai donc atterri à Kansas City dans le Missouri, à une heure de route de Missouri Western State University à St Joseph, l’université ou j’allais étudier pendant un semestre. Je suis partie avec une amie de promo qui faisait le même échange universitaire. Nous savions déjà que nous allions être colocataire dans la même chambre et cela nous a permis de devenir de très bonnes amies! Nous avions décidé d’arriver une semaine avant la date obligatoire pour profiter de la ville de KC et se remettre du décalage horaire. Nous avons passé une semaine géniale! La découverte d’une ville américaine était vraiment magique pour moi! Une fois arrivée à St Joe, il y a quand même eu un petit coup de déprime… La ville était beaucoup plus petite que KC, et malgré qu’elle soit une ville universitaire, St Joseph n’était pas très développée. Etant en licence d'anglais, j’ai toutefois pu choisir les quatres cours que je voulais, parmi tous ceux que la fac proposait et c’était vraiment cool! J’ai donc pris deux classes de politique américaines : une sur la loi Constitutionnelle (Constitutional Law) et l’autre sur le gouvernement des États (Sates Government). J’ai également choisi un cours d’histoire américaine récente (Recent American History) qui commençait, avec le New Deal de Roosevelt si je me souviens bien, et une classe de philosophie. Aillant pris des matières très… particulières, il n’y avait pas beaucoup d'élèves dans mes classes. Cependant, je me suis liée rapidement d’amitié avec un camarade de classe et cela à donc accéléré mon intégration. Nos cours se terminaient autour du 18 décembre 2015, mais j’ai décidé de reporter mon retour au 15 janvier 2016 pour pouvoir fêter Noël et le nouvel an aux Etats-Unis. Grâce à ma copine de promo, j’ai même eu le plaisir de découvrir ma ville préférée des US : La Nouvelle Orléans, lors d’un road trip organisé avec ses parents qui étaient venus la voir pendant les vacances de Thanksgiving!
Ça ne va sans dire, le retour en France a été dur! Retourner à la fac d’Angers, se réadapter à mes anciennes habitudes n’a pas été simple. Heureusement, ma copine était là, et on ne parlait que de nos 5 mois à MWSU. Je savais qu’il fallait que je retourne aux US, par n’importe quel moyen. J’étais sur le point de terminer ma licence d’Anglais et je n'avais aucune idée de ce que j’allais faire après… Un mois après avoir repris les cours, vers février 2016, un de mes profs m’a parlé d’un programme qui permettait à des étudiants de partir en assistanat dans un établissement américain pour enseigner le français, pendant un an. Il n’a pas fallu beaucoup plus pour me convaincre. Avec son aide, j’ai donc postulé à ce programme qui s’appelait AMITY (je ne suis pas sûre qu’il existe encore aujourd’hui). Il a fallu que je paie $100 de frais de dossier, que je passe un entretien de langue anglaise avec mon professeur et que je prouve que je sois bien scolarisée au moment de mon inscription. AMITY allait alors regarder mon dossier et le proposer à différentes écoles primaires américaines. C’est donc l’école qui devait me choisir. Vers avril 2015, à ma grande surprise, je reçois enfin le mail qui m’annonçait ma nouvelle destination : une école d'immersion française à… Kansas City, Missouri! J’étais aux anges de pouvoir retourner dans la ville que j’avais tant aimé la première fois! Une fois l’offre acceptée, AMITY s’est chargé de me trouver une famille d'accueille parmi les parents des élèves qui allaient dans cette école. En effet, certains parents se portaient volontaires pour accueillir des interns, gratuitement, les logeant et les nourrissant pour que leurs enfants restent immergés dans le français, même à la maison. En contrepartie, je les emmenais à l’école et je pouvais les aider avec leurs devoirs (attention, je ne devais pas faire le travail d’une aupair!). De ce fait, les $600 que je touchais de l’école tous les mois n’étaient que de l’argent de poche. Quand août 2016 a commencé, j’étais prête à partir avec un autre visa J1, mais cette fois-ci J1 intern. La rentrée scolaire étant fin août, j’ai (de nouveau) décollé pour Kansas City 2 semaines avant. En effet, je devais aider mon professeur attitré à préparer sa classe pour la rentrée. Si je dois être honnête avec vous, cette expérience d’un an a été, et restera toujours ma plus belle année aux Etats-Unis! J’étais l’une des 6 interns de l’école et me je suis liée d’amitié avec 3 d’entre elles. Ensemble nous avons découvert 27 états par road trip, conduit dans plus de la moitié du pays, et dormi dans une dizaine de parkings Wal-mart haha.
Bien évidemment, à la moitié de mon aventure à Kansas City, je savais qu’il fallait que je pense à “l’après” pour rester aux US et ne pas retourner à la case départ en France. A ce moment-là, je savais que je voulais travailler dans l’enseignement du français. Je me suis donc inscrite pour faire un master Français Langue Etrangère à l’université d’Angers. Mon but était donc de suivre ce master à distance, et de faire un autre stage aux Etats-Unis en même temps. J’ai donc pris contact avec toutes les écoles d’immersion du pays que j’ai pu trouver. En avril 2017, j’ai eu de la chance, alors que j’étais en train de faire un road trip en Floride, (avec ma Tiphaine!!), une école d’immersion de Boca Raton me contacte par mail. J’ai donc pu rencontrer la directrice le jour suivant. Elle était partante pour m’embaucher comme intern, et voulait que je me renseigne sur les possibilités pour le visa. J’ai donc cherché des agences de sponsor de visa J1 sur internet. Ça n'a pas été si simple, car beaucoup de ces agences ne sponsorisent pas la branche de l’éducation. Toutefois, j’ai fini par trouver. Le seul problème était que l’agence voulait que je passe 6 mois en France avant de refaire un autre visa intern. Apprenant cette nouvelle, j’ai donc décidé de faire ma première année de master FLE en présentiel à Angers, et de prévoir de faire ma deuxième année à distance tout en travaillant à Boca Raton en tant qu’intern. Ce plan s’est extrêmement bien déroulé. Je suis rentrée en France de Kansas City après la fête du 4 juillet, le 5 juillet 2017, j’ai commencé mon année de master en septembre 2017 et l’ai validé en mai 2018. Cette année en France a encore une fois été difficile au début, puis je me suis fait de très bons amis dans ma promo, ce qui a honnêtement fait passé le temps bien plus vite! Je suis partie pour Boca Raton mi juillet 2018 et j’y suis restée jusqu’à juin 2019. Cette année en Floride à été très occupée. Travailler à temps plein, et écrire mon mémoire tout en faisant mes cours à distance a demandé beaucoup de rigueur. Je travaillais à l’école la semaine, et faisais mes cours et mon mémoire les week-ends. Je faisais en sorte de ne rien avoir à faire pendant les vacances scolaires pour pouvoir partir en voyage. J’ai réussi à visiter une dizaine de nouveaux états, toujours par road trip, tout en finissant mon mémoire un mois en avance! J’ai vraiment adoré écrire mon mémoire sur l’intercompréhension et comment les écoles d’immersion française peuvent favoriser l’apprentissage de toutes les langues latines chez les enfants.
Mais une fois de plus, en Janvier 2018, il fallait que je pense à l’après Boca, pour continuer à travailler aux Etats-Unis une fois l’année scolaire finie. L’école de Floride était encore petite et n’était pas agréée à sponsoriser de visa. J’ai donc repris mes recherches comme l’année précédente. Cette fois, une école d’Austin, au Texas était intéressée. J’ai donc fait le voyage pour aller la visiter. Nous nous étions mis d’accord que j’allais faire une année de stage pour qu’ils me sponsorisent pour un visa de travail par la suite. Comme j’étais toujours étudiante en master 2, j’étais encore éligible pour un visa J1 intern. Il a donc fallu que je cherche une nouvelle agence de sponsor car l’agence actuelle ne pouvait pas me sponsoriser plus d’une fois. Après avoir trouvé une nouvelle agence, j’ai entamé les démarches assez tôt. Puis ils m’ont laissé savoir que la procédure ne pourrait continuer que lorsque mon visa actuel n’était plus valide. Les démarches ont donc repris en juin-juillet 2018 lorsque je suis rentrée en France. Malheureusement les choses ne se sont pas passées comme prévues. Fin juillet 2018, alors que je travaillais temporairement au Mc do de ma ville en France pour me faire de l’argent avant de partir en août au Texas, j’ai appris que l’agence ne souhaitait plus me sponsoriser. En effet, il y a eu un quiproquo lors de leur visite à l’école et pensait que j’allais enseigner seule dans une classe (ce qui est strictement interdit en tant qu’intern aux US). Malgré les nombreux emails d’explications de la directrice et de moi-même, l’agence n’a rien voulu entendre. Août arrivait bientôt, et la rentrée aussi… Je me suis donc retrouvée sans rien du jour au lendemain. Cela a été très dur. Je venais d’avoir 25 ans, d’obtenir mon master mais je n’avais plus aucune perspective d’avenir si ce n’est mon emploi au Mc Do… Il était hors de question que je reste en France, et il était tellement difficile pour moi d’envisager un autre pays. Après quelques jours à m’apitoyer sur mon sort, il m’est venu une idée : “et si je ne faisais pas aupair ?? J'ai 25 ans, l'âge limite est 26, le visa me permettrait de rester non pas un mais deux ans, et même si ce n’est pas le job qui me donnera de l’expérience dans mon domaine, au moins ça reste un job avec des enfants! Cela me laisserait donc 2 ans pour trouver une école qui souhaite me sponsoriser.” Je me suis donc lancée dans les démarches début août 2019 et en octobre je me suis envolée pour le Colorado. Mon expérience au pair n’a pas été simple. J’ai vite compris que certaines familles utilisent les au pairs car elles ne coûtent pas cher pour le travail qu’elles peuvent fournir. J’ai quand même décidé de rester la première année complète dans la famille, notamment parce que j’adorais les enfants (mais j’étais heureuse d’en partir haha). Ma deuxième famille ne vivait qu’à 30 minutes de ma première. Cette famille était super. Malheureusement, un drame familial à eu lieu après 7 mois avec eux. Je suis restée malgré tout pour les aider du mieux que je pouvais. C’est au début de ma deuxième année, en octobre 2020 que j’ai rencontré Terrill. Dès la fin de ma première année, j’ai recommencé à contacter des écoles. Je savais bien qu’à ce moment-là, la seule chance que j’avais de rester était d’obtenir un visa de travail H1B. Deux écoles ont accepté de m’inscrire à cette loterie (oui le visa de travail est malheureusement sous loterie, elle a lieu tous les ans vers mars, avril) Une école à Détroit dans le Michigan et une école à San Antonio au Texas. J’étais contente car mes chances de l'obtenir étaient donc doublées. Au mois d’avril 2021, j’apprenais que j’avais été sélectionnée pour Détroit! J’étais très heureuse!
D’avril à juillet 2021 j’ai donc fait les démarches pour mon nouveau visa. Les visas H1B ne peuvent commencer qu’en octobre de l’année d’acceptation. Je ne pouvais donc commencer à travailler dans l’école qu’en octobre 2021. Cela me convenait bien car j’ai pu finir mon année d'au pair en entier. Je n’ai pas eu besoin de rentrer en France entre-temps, car l’avocat de l’école m’a fait obtenir un simple changement de statut. Cela était presque nécessaire, étant donné qu’à ce moment-là, les RDV à l’ambassade étaient terriblement long (8 mois minimum). J’ai donc pris mon poste d’enseignante le 18 octobre 2021.
Il faut savoir que lorsque Terrill et moi faisions le roadtrip pour qu’il déménage avant moi dans le Michigan, en juillet 2021, j’ai reçu un mail de l’école de San Antonio me disant que j’avais finalement été tirée au sort… J’étais frustrée, car le poste qu’il m’offrait était celui que je rêvais depuis longtemps. Et honnêtement, je pense que si j’avais été tirée au sort dès le départ pour cette école, il y aurait des chances qu’on soit toujours aux USA actuellement haha.
Enfin voilà la longue histoire de mon parcours aux US! L’immigration c’est pas facile, l’immigration ça peut être 20% de chance, mais c’est surtout 80% de détermination. De la joie, mais aussi des pleurs, de grands moments de solitudes et beaucoup, beaucoup de stress! Depuis que j’ai 7 ans, je dis à mes parents que je souhaite partir vivre en Amérique, et depuis mes 21 ans je n’ai cessé de me battre pour que ça se réalise de façon permanente. Il faut croire en ses objectifs, et ne jamais se laisser démoraliser par un échec. Il y a toujours un plan B, un plan C, un plan D… jusqu’à ce que les échecs se transforment en réussite.
Le prochain article sera sur notre parcours d’immigration, à Terrill et moi, au Canada! Il est nettement plus court, et contrairement à beaucoup, relativement simple (on a été chanceux de ce côté là!).
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